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histoire du roi omar al-néman…
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coupé la tête ! Et cette tête je vous l’apporte, pour vous encourager à continuer la lutte contre cette armée sans chef ! Quant à moi… »

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE-VINGT-DIX-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que la vieille Mère-des-Calamités continua ainsi : « Quant à moi, je vais courir au plus vite vers votre armée, sous les murs de Constantinia, et vous chercher du renfort pour vous tirer des mains des mécréants. Fortifiez donc votre âme et, en attendant l’arrivée de vos frères musulmans, réchauffez vos glaives dans le sang des Infidèles, pour être agréables au Maître Suprême des armées ! » Alors les deux frères embrassèrent les mains du vénérable ascète et le remercièrent pour son dévouement et lui dirent : « Mais comment allez-vous faire, ô saint ascète, pour sortir de cette gorge dont toutes les issues sont occupées par les chrétiens, et alors que toutes les hauteurs sont peuplées des guerriers ennemis qui vous lapideront certainement sous une pluie continue de roches déracinées ! » Mais la perfide vieille répondit : « Allah me cachera à leurs regards, et je passerai