Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 3, trad Mardrus, 1900.djvu/263

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire du roi omar al-néman…
251

restée au bas de la montagne, en disant : « Montez d’abord, vous autres, et moi, ensuite, une fois le monastère en votre pouvoir, je monterai vous en révéler les trésors cachés. »

Or, ils arrivèrent au monastère, un à un, en se dissimulant ; et, arrivés sous les murs, ils les escaladèrent prestement et sautèrent tous à la fois dans le jardin. Alors, au bruit, accourut le gardien, le moine Matrouna ; mais c’en fut fait de lui, car Scharkân cria à ses guerriers : « Sus à ce chien maudit ! » Et aussitôt cent coups le pénétrèrent ; et son âme mécréante s’exhala de son cul et alla s’enfoncer dans les feux de l’enfer. Et le pillage du monastère commença avec ordre. D’abord ils entrèrent dans l’endroit sacré où les chrétiens déposent leurs offrandes ; et là ils trouvèrent, pendus aux murs, de haut en bas, une quantité énorme de joyaux et de choses très riches, bien plus que ne leur avait dit le vieil ascète. Et ils remplirent leurs caisses et leurs sacs et les chargèrent sur les mulets et les chameaux.

Mais pour ce qui est de la jeune fille nommée Tamacil, que leur avait dépeinte l’ascète, aucune trace, pas plus d’elle que des dix jeunes garçons aussi beaux qu’elle, ni du déplorable chef des moines Dechianos. Aussi pensèrent-ils que la jeune fille, ou était sortie se promener ou s’était cachée dans une chambre ; et ils fouillèrent tout le monastère ; et ils restèrent à l’attendre pendant deux jours ; mais la jeune Tamacil n’apparaissait pas davantage. Et Scharkân, impatienté, finit par dire : « Par Allah ! ô mon frère, mon cœur et ma pensée travaillent beaucoup au sujet des guerriers de l’Islam que nous