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les mille nuits et une nuit

« Aussi, ô roi, il faut tout de suite envoyer au monastère dix mille guerriers des plus éprouvés parmi les plus vaillants d’entre les Roum. Et, lorsqu’ils seront arrivés au bas de la montagne, qu’ils ne bougent pas avant mon arrivée ! Et alors je leur livrerai les deux rois et le vizir et les cent guerriers musulmans.

« Pourtant je dois te dire, ô roi, que ma ruse ne peut s’accomplir sans la mort du gardien du monastère, le moine Matrouna ; je le sacrifierai donc pour le bien commun des armées chrétiennes, car la vie d’un moine n’est rien devant le salut de la chrétienté.

« Et loué soit le Christ, notre Seigneur, au commencement et à la fin ! »

Et les pigeons, porteurs de la lettre, arrivèrent à la haute tour, à Constantinia ; et l’apprivoiseur prit la lettre suspendue au cou des pigeons et alla tout de suite la remettre au roi Aphridonios. Et à peine le roi eut-il lu la lettre, qu’il fit rassembler les dix mille guerriers nécessaires et leur fit donner à chacun un cheval et, en outre, un chameau de course et un mulet pour porter le butin qu’ils devaient faire sur l’ennemi. Et il les fit se diriger en toute hâte dans la direction du monastère.

Quant au roi Daoul’makân et à Scharkân et au vizir Dandân et aux cent guerriers, une fois arrivés au bas de la montagne, ils durent faire seuls l’ascension du monastère, car la vieille Mère-des-Calamités, s’étant trouvée extrêmement fatiguée par le voyage, était