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histoire du roi omar al-némân
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et la tendirent à Daoul’makân qui la lut, ainsi que Scharkân. Et Scharkân leur dit : « Ce qui vous a été enlevé vous sera rendu sur l’heure. Mais aussi pourquoi, vous, des musulmans, être ailés ainsi faire le commerce avec les mécréants ? » Alors les marchands répondirent : « Ô notre maître, Allah nous a conduits chez ces chrétiens pour être la cause d’une victoire plus importante que toutes les victoires des armées et toutes celles que tu as remportées toi-même ! » Et Scharkân dit : « Et quelle est donc cette victoire, ô marchands ? » Ils répondirent : « Nous ne pouvons en parler que dans un endroit isolé, à l’abri des indiscrets ; car, si la chose venait à s’ébruiter, aucun musulman ne pourrait jamais plus, même en temps de paix, mettre les pieds dans le pays des chrétiens. »

À ces paroles, Daoul’makân et Scharkân emmenèrent les marchands, et les conduisirent sous une tente retirée, complètement à l’abri des oreilles indiscrètes. Alors les marchands…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE-VINGT-QUINZIÈME NUIT

Elle dit :

Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que les marchands racontèrent alors aux deux frères l’histoire fabri-