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les mille nuits et une nuit

et il prit bien soin de confier l’éducation des enfants et leur garde aux plus dévoués et aux plus avisés d’entre ses serviteurs.

Tout cela ! et Scharkân, qui était au loin à guerroyer et à combattre, à prendre des villes et à s’illustrer dans les batailles, à lutter et à vaincre les héros les plus valeureux, n’avait seulement appris que la naissance de sa sœur Nôzhatou, par la bouche de l’eunuque ! Mais, quant à la naissance de son frère Daoul’makân, survenue après le départ de l’eunuque, nul n’avait songé à lui en faire part.

Un jour d’entre les jours, comme le roi Omar Al-Némân était assis sur son trône, les chambellans du palais entrèrent et baisèrent la terre entre ses mains et dirent : « Ô roi, voici que nous arrivent des envoyés du roi Aphridonios, souverain des Roum et de Constantinia la Grande[1]. Et ils souhaitent être reçus par toi en audience et présenter leurs hommages entre tes mains. Si donc tu veux leur en donner la permission, nous les ferons entrer ; sinon, ton refus pour eux sera sans réplique ! » Et le roi donna la permission.

Lorsque les envoyés entrèrent, le roi les reçut avec bonté, les fit s’approcher, leur demanda des nouvelles de leur santé et les interrogea sur le motif de leur venue. Alors ils baisèrent la terre entre ses mains et dirent :

« Ô roi grand et vénérable, à l’âme haut placée et généreuse infiniment, sache que celui qui vers toi nous a envoyés est le roi Aphridonios, maître du

  1. Constantinople.