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les mille nuits et une nuit

jusque-là n’avaient pas pris part à la bataille, en lui disant : « Voilà que fuient les musulmans ! Car nous avons été rendus invincibles par l’encens suprême des fèces patriarcales, dont nous nous étions fumigés et dont nous avions enduit nos barbes et nos moustaches. Maintenant, à vous autres d’achever la victoire en vous mettant à la poursuite de ces musulmans et en les exterminant jusqu’au dernier ! Et de la sorte nous vengerons la mort de Lucas, notre champion…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE-VINGT-DOUZIÈME NUIT

Elle dit :

« Et de la sorte nous vengerons la mort de Lucas, notre champion ! »

Alors le roi Hardobios, qui n’attendait que l’occasion de venger enfin le meurtre de sa fille, l’admirable Abriza, cria à ceux de son armée : « Ô guerriers ! sus à ces musulmans qui fuient comme des femmes ! » Or, il ne savait point que c’était là une tactique du brave d’entre les braves, le prince Scharkân, et de son frère Daoul’makân.

En effet, au moment où les chrétiens de Hardobios, les ayant poursuivis, étaient arrivés jusqu’à eux, les