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histoire du roi omar al-némân
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pires serpents ; et son approche était plus insupportable que la séparation de l’ami ; et il avait volé à la nuit ses ténèbres et aux latrines la fétidité de leur haleine. Et c’est pour toutes ces raisons qu’il était surnommé Glaive-de-Christ.

Donc lorsque ce maudit Lucas eut été fumigé et oint fécalement par le roi Aphridonios, il lui baisa les pieds et se tint debout devant lui. Alors le roi lui dit : « Je veux que tu ailles attaquer, en combat singulier, ce scélérat nommé Scharkân, et que tu nous débarrasses de ses calamités ! » Et Lucas répondit : « J’écoute et j’obéis ! » Et le roi lui ayant fait embrasser la croix, Lucas s’en alla et monta un magnifique cheval alezan recouvert d’une somptueuse housse rouge et sellé d’une selle de brocart enrichie de pierreries. Et il s’arma d’un long javelot à trois fers ; et, de la sorte, on l’eût pris pour le Cheitân en personne. Puis, précédé de hérauts d’armes et d’un crieur, il se dirigea vers le camp des Croyants.

Donc le crieur, devant le maudit Lucas, de toute sa voix se mit à crier en langue arabe : « Ô vous, les musulmans, voici le champion héroïque qui a mis en fuite bien des armées d’entre les armées turques, kurdes et deïlamites ! C’est Lucas l’illustre, fils de Camlutos ! Que d’entre vos rangs sorte votre champion Scharkân, maître de Damas au pays de Scham ! Et, s’il l’ose, qu’il vienne affronter notre géant ! »

Or, à peine ces paroles avaient-elles été criées qu’on entendit un tremblement dans l’air retentissant et un galop qui fit frémir le sol et jeta l’épouvante jusque dans le cœur du maudit mécréant, et