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histoire du roi omar al-némân
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du-Destin était en parfaite santé à Damas. Alors Nôzhatou remercia Allah pour cela.

Puis lorsque toutes les troupes furent rassemblées et que les Arabes des tribus eurent apporté leur contingent, les deux frères se mirent à la tête de leurs forces réunies ; et, après que Daoul’makân eût fait ses adieux à la jeune esclave qu’il avait rendue enceinte, et qu’il lui eût créé un train de maison digne d’elle, on sortit de Baghdad demandant les contrées des Infidèles.

L’avant-garde de l’armée était formée par des guerriers turcs dont le chef s’appelait Bahramân ; et l’arrière-garde était formée par des guerriers du Deïlam[1] dont le chef s’appelait Rustem. Le centre était commandé par Daoul’makân, tandis que l’aile droite était sous les ordres du prince Scharkân et l’aile gauche sous les ordres du grand-chambellan. Et le grand-vizir Dandân fut chargé du sous-commandement général de l’armée.

Et ils ne cessèrent de voyager pendant un mois entier, en se reposant trois jours au bout de chaque semaine de marche, jusqu’à ce qu’ils fussent arrivés au pays des Roum. Alors, à leur approche, s’enfuirent de tous côtés les habitants épouvantés et allèrent se réfugier à Constantinia en mettant le roi Aphridonios au courant de la marche agressive des musulmans.

À cette nouvelle, le roi Aphridonios se leva et fit appeler la vieille Mère-des-Calamités qui venait de

  1. Le Deïlam : province de la Perse, bornée au nord par la Caspienne. Les Deïlamites appartiendraient au groupe Turc-Tartare plutôt qu’à la Perse proprement dite.