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histoire du roi omar al-némân
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consistant en dix jeunes esclaves blanches arriva au roi Daoul’makân de la part de l’un de ses féaux. Or, l’une d’entre ces jeunes filles, dont la beauté défiait tout discours, plut beaucoup au roi Daoul’makân qui aussitôt la prit et coucha avec elle, et l’engrossa à l’instant même. Mais nous reviendrons sur cet événement, dans le courant de cette histoire.

Quant au vizir Dandân, il fut bientôt de retour et annonça au roi que son frère Scharkân avait très favorablement écouté sa demande et qu’il s’était mis en route, à la tête de son armée, pour répondre à cet appel. Et le vizir ajouta : « Aussi faut-il maintenant sortir à sa rencontre. » Et le roi répondit : « Mais certainement, ô mon vizir ! » Et il sortit de Baghdad, et à peine avait-il fait dresser le campement, à une journée de marche, que le prince Scharkân apparut avec son armée, précédé par ses éclaireurs.

Alors Daoul’makân prit les devants et alla à la rencontre de son frère ; et sitôt qu’il l’eût vu, il voulut descendre de cheval. Mais Scharkân, de loin, le conjura de n’en rien faire et, le premier, il sauta à terre et courut se précipiter dans les bras de Daoul’makân qui était, tout de même, descendu de cheval. Et ils s’embrassèrent longuement en pleurant ; et, après s’être dit des paroles de consolation l’un à l’autre pour la mort de leur père, ils retournèrent ensemble à Baghdad.

Et, sans perdre de temps, on convoqua les guerriers de toutes les parties de l’empire, qui ne manquèrent pas de se rendre à l’appel tant on leur promettait de butin et de faveurs. Et, durant un mois, les guerriers ne cessèrent d’affluer. Et pendant ce