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les mille nuits et une nuit

Damas. Cette lettre contenait la narration détaillée de tout ce qui était arrivé du commencement à la fin. Et elle concluait, en substance, par ceci :

« Et nous te prions, ô notre frère, au reçu de notre lettre, de faire les préparatifs nécessaires et de rassembler ton armée et de venir unir tes forces aux nôtres, pour aller ensemble faire la guerre sainte aux Infidèles qui nous menacent, et venger la mort de notre père et laver la tache qui doit être lavée ! »

Puis il plia la lettre et la cacheta lui-même de son cachet et appela le vizir Dandân et lui remit la lettre en disant : « Il n’y a que toi seul, ô grand vizir, qui sois capable de remplir une mission aussi délicate auprès de mon frère. Et tu sauras lui parler très gentiment et très doucement et tu lui diras bien ceci de ma part : « Je suis tout prêt à te céder le trône de Baghdad et à être à ta place gouverneur de Damas. »

Alors le vizir Dandân se prépara immédiatement au départ ; et le soir même partit pour Damas.

Or, pendant son absence, deux choses importantes extrêmement eurent lieu au palais du roi Daoul’makân. La première est que Daoul’makân fit venir son ami le vieux chauffeur du hammam, et le combla d’honneurs et de grades, et lui donna pour lui seul un palais qu’il fit tendre des plus beaux tapis de la Perse et du Khorassân. Mais il sera parlé longuement, dans le courant de cette histoire, de ce bon chauffeur du hammam.

Quant à la seconde chose, c’est celle-ci : un cadeau