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les mille nuits et une nuit

Lorsque le grand-vizir Dandân eut fini le récit de la mort du roi Omar Al-Némân, il tira son mouchoir et s’en couvrit les yeux et se mit à pleurer. Et le roi Daoul’makân et la reine Nôzhatou, qui était derrière le rideau de soie, se mirent aussi à pleurer, ainsi que le grand-chambellan et tous ceux qui étaient là.

Mais le chambellan, le premier, sécha ses larmes et dit à Daoul’makân : « Ô roi, en vérité ces larmes ne peuvent plus servir à rien. Et il ne te reste plus qu’à prendre courage et à te raffermir le cœur pour veiller aux intérêts de ton royaume. Et d’ailleurs ton défunt père continue à vivre en toi, car les pères vivent dans les enfants dignes d’eux ! » Alors Daoul’makân cessa de pleurer et se prépara à tenir la première séance de son règne.

À cet effet, il s’assit sur son trône, sous la coupole, et le chambellan se tint debout à ses côtés et le vizir Dandân devant lui et les hommes d’armes derrière le trône ; et les émirs et les grands du royaume se placèrent chacun selon son rang.

Alors le roi Daoul’makân dit au vizir Dandân : « Dénombre-moi le contenu des armoires de mon père. » Et le vizir Dandân répondit : « J’écoute et j’obéis ! » Et il énuméra tout ce que contenaient les armoires du trésor en argent, en richesses et en joyaux ; et il lui en remit la liste détaillée. Alors le roi Daoul’makân lui dit : « Ô vizir de mon père, tu continueras à être également le grand-vizir de mon règne. » Et le vizir Dandân baisa la terre entre les mains du roi et lui souhaita longue vie. Ensuite le