— À ce moment de sa narration Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.
LA QUATRE-VINGT-TROISIÈME NUIT
Elle dit :
Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que la cinquième adolescente continua ainsi :
« Or la jeune bergère avait un très gros derrière, en vérité, et le vent tantôt collait la robe légère contre sa rondeur et tantôt soulevait la robe et faisait apparaître, tout nu, le derrière de la jeune bergère. Mais Moussa, chaque fois que le derrière apparaissait, fermait les yeux pour ne le point voir. Et comme il craignait que la tentation ne devînt trop forte, il dit à la jeune fille : « Laisse-moi plutôt marcher devant toi. » Et la jeune fille, assez étonnée, vint marcher derrière Moussa. Et ils finirent tous deux par arriver à la maison de Schoaïb. Et lorsque Schoaïb vit entrer Moussa (sur eux deux la paix et la prière !) il se leva en son honneur et, comme le dîner était prêt, il lui dit : « Ô Moussa, qu’ici l’hospitalité te soit large et cordiale pour ce que tu as fait à mes filles ! » Mais Moussa répondit : « Ô mon père, je ne vends point sur la terre, pour de l’or et de l’argent, des actes qui ne sont faits qu’en vue du Jugement ! » Et Schoaïb reprit : « Ô jeune homme, tu es mon hôte et j’ai coutume d’être hospitalier et gé-