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histoire du roi omar al-némân
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leva de son trône en son honneur, et s’avança lui-même au-devant de lui et lui dit : « Bienvenu soit notre père à tous, le très vénérable et très digne grand-vizir, celui dont les actes sont parfumés de haute sagesse et les arrangements faits délicatement par de savantes mains ! » Alors le grand-vizir Dandân prêta le serment de fidélité sur le Livre et la Foi et baisa la terre entre les mains du roi.

Et tandis que le chambellan était sorti pour donner les ordres nécessaires, et préparer le festin, et faire tendre les nappes et cuisiner les mets les plus choisis, et assurer le service des échansons, le roi dit au grand-vizir : « Avant tout il faut, pour fêter mon avènement, faire de grandes largesses aux soldats et à tous leurs chefs ; et pour cela fais-leur distribuer tout le tribut que nous apportons avec nous de la ville de Damas, sans en rien économiser. Et il faut leur donner à manger et à boire à satiété. Et ensuite seulement, ô mon grand-vizir, tu viendras me raconter en détail la mort de mon père et la cause de cette mort. » Et le vizir Dandân se conforma aux ordres du roi, et donna trois jours de liberté aux soldats pour qu’ils pussent s’amuser et prévint leurs chefs que le roi ne voulait recevoir personne durant ces trois jours entiers. Alors toute l’armée fit des vœux pour la vie du roi et la prospérité de son règne, et le vizir Dandân revint sous la tente. Mais le roi, pendant ce temps, était allé trouver sa sœur Nôzhatou et lui avait dit : « Ô ma sœur, tu as appris la mort de notre père, le roi Omar, mais tu ne sais pas encore la cause de sa mort. Viens donc avec moi pour l’entendre raconter de la bouche même du vizir