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histoire du roi omar al-némân
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Et l’on finit par tomber d’accord pour demander l’avis des quatre grands kâdis de Baghdad et s’en rapporter à leur décision. Et les quatre grands-kâdis consultés décidèrent que le successeur au trône devait être le prince Scharkân, gouverneur de Damas. Et aussitôt que je fus avisé de cette décision, je me mis à la tête de l’armée pour aller à Damas au devant du prince Scharkân et lui annoncer et la mort de son père et son élection au trône.

Mais je dois te dire, ô chambellan vénérable, qu’il y a à Baghdad un parti favorable à l’élection du jeune Daoul’makân. Mais nul ne sait, depuis longtemps, ce qu’il est devenu, ni lui ni sa sœur Nôzhatou’zamân. Car voici cinq ans bientôt qu’ils sont partis pour le Hedjaz et qu’ils n’ont pas donné de leurs nouvelles. »

À ces paroles du grand-vizir Dandân, le chambellan, époux de Nôzhatou, bien que fort chagriné de la mort du roi Omar, fut réjoui à la limite de la joie en pensant à la chance qu’avait Daoul’makân de devenir roi de Baghdad et du Khorassân. Aussi il se tourna vers le grand-vizir Dandân et lui dit…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.