leurs mouchoirs et s’en couvrirent les yeux et se mirent à pleurer en sanglotant. Et le chambellan fut étonné extrêmement.
Et lorsqu’ils eurent fini de pleurer, leur chef s’avança vers le chambellan et lui dit : « Hélas ! où est le roi Omar Al-Némân ! Le roi Omar Al-Némân est mort ! Et il est mort empoisonné ! Ô notre désespoir ! » Puis il ajouta : « Mais toi, ô chambellan vénérable, viens avec nous et nous te mènerons au grand-vizir Dandân qui est là, au centre de l’armée ; et il te donnera tous les détails de ce malheur. »
Alors le chambellan ne put s’empêcher lui aussi de pleurer et s’écria : Oh ! quel voyage de malheur nous venons de faire ! » Puis il se laissa conduire auprès du grand-vizir Dandân qui aussitôt lui accorda l’audience demandée. Et le chambellan entra sous la tente du vizir Dandân qui l’invita à s’asseoir. Et il raconta au vizir la mission dont il était chargé et lui détailla les cadeaux dont il était porteur pour le roi Omar Al-Némân.
Mais à ces mots qui lui rappelaient son maître et son roi, le grand-vizir Dandân se mit à pleurer, puis il dit au chambellan : « Sache pour le moment que le roi Omar Al-Némân est mort empoisonné, et tout à l’heure je t’en raconterai les détails. Mais j’ai d’abord à te mettre au courant de la situation actuelle. Voici.
» Lorsque le roi mourut en la miséricorde d’Allah et sa clémence sans bornes, le peuple se souleva pour savoir qui il fallait élire comme successeur au trône ; et les partis en seraient venus aux mains si les grands et les notables ne les en avaient empêchés.