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les mille nuits et une nuit

répondit : « Que cela soit fait selon tes désirs ! » Puis il sortit pour les laisser librement s’épancher, et il leur envoya des flambeaux, des sirops, des fruits et toutes sortes de douceurs et de confitures dont il avait pris soin de charger deux mulets et un chameau, avant de quitter Damas, pour les distribuer comme cadeaux aux personnages de Baghdad en réponse aux souhaits de bienvenue. Et il envoya à Daoul’makân trois habillements complets des plus somptueux, et lui fit apprêter un magnifique dromadaire de race tout harnaché de housses aux longues tresses multicolores. Puis il se mit à se promener de long en large devant sa tente, la poitrine dilatée d’aise, et tout à la pensée de l’honneur qui lui venait d’Allah, et de son importance présente et de sa grandeur future.

Puis, le matin venu, le chambellan se hâta d’aller sous la lente de son épouse saluer son beau-frère. Et Nôzhatou lui dit : « Il ne faut pas oublier le chauffeur du hammam, ni omettre de dire à l’eunuque de lui préparer une bonne monture, et de prendre soin de lui en le servant au déjeuner et au dîner. Et surtout il faut qu’il ne s’éloigne pas de nous ! » Alors le chambellan donna les ordres nécessaires à l’eunuque qui répondit : « J’écoute et j’obéis ! »

Et, en effet, il se hâta de prendre avec lui quelques-uns des gens de la suite du chambellan et alla avec eux à la recherche du chauffeur. Et il finit par le trouver tout à fait à la queue de la caravane, tremblant de peur, et en train de seller son âne pour s’échapper au plus vite de cet endroit où on lui avait pris son jeune ami Daoul’makân. Aussi à la vue de