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histoire du roi omar al-némân
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Et, ayant fini ce chant, il poussa trois grands cris et tomba évanoui. Alors le bon chauffeur se leva et se hâta de le couvrir de son manteau.

Quant à Nôzhatou, lorsqu’elle eut entendu ces vers où étaient cités son nom et le nom de son frère, et où elle se reconnaissait bien dans ses malheurs, elle fut suffoquée par les sanglots, puis elle se hâta d’appeler l’eunuque et lui cria : « Malheur à toi ! L’homme qui a chanté la première fois vient de chanter une seconde fois, car je viens de l’entendre là, tout près ! Or, par Allah ! si tu ne me l’amènes pas tout de suite, j’irai trouver mon époux sous sa tente, et il te donnera la bastonnade et te chassera. Maintenant prends ces cent dinars et donne-les à l’homme à la voix, et décide-le avec douceur à venir ici ; et s’il refuse donne-lui cette bourse qui contient mille dinars ; et s’il refuse, n’insiste plus mais informe-toi de l’endroit où il loge et de ce qu’il fait et de quel pays il est ; et reviens vite me mettre au courant. Et surtout ne tarde pas ! »

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SOIXANTE-TREIZIÈME NUIT

Elle dit :

« Et surtout ne tarde pas ! »

Alors l’eunuque sortit de la tente de sa maîtresse,