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histoire du roi omar al-némân
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nocturne, se mettait en marche, le chauffeur, à pied, et Daoul’makân, sur l’âne, la suivirent, alors que le grand-chambellan et son épouse Nôzhatou, entourés de leur nombreuse suite, tenaient la tête de la caravane, montés chacun sur un dromadaire de race.

Et l’on marcha toute la nuit jusqu’au lever du soleil. Et, comme la chaleur devenait trop forte, le grand-chambellan donna l’ordre de faire halte à l’ombre d’un bouquet de palmiers. Et l’on descendit pour se reposer et l’on donna à boire aux chameaux et aux bêtes de somme. Après quoi l’on repartit et l’on marcha encore durant cinq nuits, au bout desquelles on arriva à une ville où l’on s’arrêta trois jours ; puis on continua le voyage jusqu’à ce que l’on ne fût plus qu’à quelque distance de la ville de Baghdad : ce dont on jugea à la brise qui en venait et qui ne pouvait venir que de la seule Baghdad…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SOIXANTE-ONZIÈME NUIT

Elle dit :

Lorsque Daoul’makân eut senti cette brise de son pays, les bouffées emplirent sa poitrine du souvenir de sa sœur Nôzhatou, de son père et de sa mère, et il pensa aussitôt à l’absence de sa sœur et à la douleur