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les mille nuits et une nuit

avait répondu : « C’est le tribut de la ville de Damas au roi Omar Al-Némân. »

Alors Daoul’makân demanda : « Et qui est le chef de la caravane ? » L’homme dit : « C’est le grand-chambellan, l’époux de la jeune esclave qui est tellement versée dans les sciences et la sagesse. » Alors Daoul’makân se mit à pleurer abondamment, car le souvenir lui revenait de sa sœur Nôzhatou, de sa famille et de son pays ; et il dit au bon chauffeur : « Ah ! mon frère, partons avec la caravane ! » Et le chauffeur dit : « Et je vais avec toi ; car je ne saurais te laisser seul aller à Baghdad après t’avoir accompagné de Jérusalem à Damas ! » Et Daoul’makân répondit : « Ô mon frère, je t’aime et te respecte ! » Alors le chauffeur prépara toutes choses, mit le bât sur l’âne et une besace sur l’âne et des provisions dans la besace ; puis il se serra la taille et releva les pans de sa robe et les attacha à sa ceinture, et fit monter Daoul’makân sur l’âne. Alors Daoul’makân lui dit : « Monte derrière moi. » Mais le chauffeur se récusa en disant : « Je m’en garderai bien, ô mon maître, car je veux être entièrement à ton service. » Et Daoul’makân dit : « Il faut au moins monter te reposer une heure derrière moi, sur l’âne ! » Il répondit : « Si par hasard je venais à me trop fatiguer, je monterais me reposer une heure derrière toi. » Alors Daoul’makân lui dit : « Ô mon frère, je ne puis, en vérité, rien te dire maintenant ; mais, à notre arrivée chez mes parents, tu verras, je l’espère, comment je saurai reconnaître tes bons services et ton dévouement. »

Et comme la caravane, profitant de la fraîcheur