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histoire du roi omar al-némân
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sans coucher. » Et Scharkân lui répondit : « Cela sera ainsi. »

Alors Scharkân appela le premier-chambellan, qui était loin de se savoir le beau-frère du prince, et lui dit : « Tu vas partir pour Baghdad à la tête de la caravane qui porte à mon père le tribut de Damas et tu prendras avec toi ton épouse, la jeune esclave que je t’ai donnée. » Et le premier-chambellan répondit : « J’écoute et j’obéis ! » Alors Scharkân lui fit préparer une grande litière sur un beau chameau ; il fit préparer une seconde litière pour Nôzhatou, en vue du voyage, et remit une lettre au grand-chambellan pour le roi Omar Al-Némân, et leur fit ses adieux, après avoir gardé chez lui au palais la petite fillette Force-du-Destin et avoir bien constaté qu’elle avait toujours au cou, pendue à une chaîne d’or, l’une des trois gemmes précieuses de la malheureuse Abriza. Et il confia la fillette aux nourrices et aux servantes du palais ; et, lorsque Nôzhatou se fut bien assurée que sa fillette ne manquait de rien, elle s’éloigna avec son époux le chambellan. Et tous deux s’installèrent chacun sur un beau dromadaire de course et allèrent se mettre à la tête de la caravane.

Or, ce fut juste en cette nuit-là que le chauffeur du hammam et Daoul’makân, qui étaient sortis faire leur promenade jusqu’au palais du gouverneur de Damas, avaient vu les chameaux, les mulets et les porteurs de flambeaux. Et c’est alors que Daoul’makân avait demandé à l’un des serviteurs : « À qui appartiennent donc toutes ces charges ? » Et l’homme