Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 3, trad Mardrus, 1900.djvu/163

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire du roi omar al-némân
151

cinq adolescentes connaissent tout ce qu’un homme peut atteindre dans les sciences et les connaissances humaines. Et la langue est impuissante à décrire les qualités de ces adolescentes et la sagesse de la vieille, car elles ont toutes les perfections. Aussi je me suis pris pour elles d’une véritable affection, et j’ai voulu les tenir en ma possession dans mon palais et mon royaume, à portée de ma main ; car nul roi sur la terre n’a semblable ornement pour son palais. J’en ai donc demandé le prix d’achat à la vieille qui me répondit : « Je ne pourrais les vendre qu’au prix du tribut annuel qui te revient de la province de Scham et de Damas. » Et moi, par Allah ! je n’ai point trouvé que ce prix fût élevé, et je l’ai même trouvé indigne d’elles ; car chacune des cinq adolescentes, à elle seule, vaut bien plus que cela. J’ai donc accepté ce prix d’achat et je les ai invitées à habiter dans mon palais, en attendant l’envoi prochain du tribut annuel que j’attends au plus vite de ta sollicitude, ô mon enfant. Car ici la vieille s’impatiente et a hâte de retourner dans son pays.

« Et surtout, mon fils, n’oublie pas de m’envoyer, en même temps, ta jeune épouse, dont la science nous sera utile pour juger des connaissances des cinq adolescentes. Et je te promets, si ta jeune épouse parvient à les vaincre en science et en culture d’esprit, de t’envoyer les adolescentes en présent à toi-même, et, en plus, de te faire cadeau du tribut annuel de la ville de Baghdad.

« Et que la paix soit sur toi et sur tous ceux de ta maison, ô mon fils ! »