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les mille nuits et une nuit

chambellant, lui donna Nôzhatou en mariage, séance tenante, et l’envoya chez lui, elle et la petite fille, en le comblant lui-même d’autres cadeaux. Et le grand-chambellan emmena Nôzhatou et sa fille dans sa maison, et ne manqua pas de la combler elle-même d’égards et de largesses et de confier la fillette aux soins des nourrices et des servantes.

Tout cela ! Et Daoul’makân, le frère de Nôzhatou, et le bon chauffeur du hammam s’apprêtaient à partir pour Baghdad avec la caravane de Damas.

Or, sur ces entrefaites, arriva un second courrier de la part du roi Omar Al-Némân, porteur d’une seconde lettre pour le prince Scharkân. Et voici le contenu de cette lettre.

Après l’invocation :

« Ceci est pour te dire, ô mon fils bien-aimé, que je continue à être en proie à ma douleur et à goûter l’amertume d’être séparé de mes pauvres enfants.

« Et ensuite ! Sitôt ma lettre reçue, il te faudra m’envoyer le tribut annuel de la province de Scham, et profiter de la caravane pour m’envoyer également ta jeune épouse que je désire beaucoup connaître, et dont surtout je souhaite fort mettre à l’épreuve la science et la culture d’esprit. Car je dois te dire que je viens de voir arriver dans mon palais, venant du pays des Roum, une vénérable vieille femme accompagnée de cinq adolescentes aux seins arrondis et à l’intacte virginité. Et ces