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histoire du roi omar al-némân
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un autre mari ; et pour cela je la donnerai en mariage à l’un de mes chambellans, et, dans le cas où la chose viendrait à être connue, je ferais répandre le bruit que j’ai divorcé avant de coucher avec elle. » Puis Scharkân se tourna vers sa sœur et lui dit : « Ô Nôzhatou, sache à ton tour que tu es ma sœur, car je suis Scharkân, fils d’Omar Al-Némân, dont tu n’as sans doute jamais entendu parler au palais de notre père ! Et qu’Allah nous pardonne ! »

Lorsque Nôzhatou eut entendu ces mots, elle poussa un grand cri et tomba évanouie. Puis, revenue à elle, elle se mit à se frapper les joues et à se lamenter et à pleurer ; et elle dit : « Voici que nous sommes tombés dans une faute terrible ! Comment faire désormais ? Et que répondre à mon père et à ma mère lorsqu’ils me demanderont : « D’où as-tu cette fillette ? » Et Scharkân dit : « J’ai idée que la meilleure manière de tout arranger est de te donner en mariage à mon grand-chambellan ; car de la sorte tu pourras aisément élever notre fillette dans sa maison, comme si elle était sa propre fille, et personne ne pourra soupçonner l’affaire. Sois donc sûre, ô Nôzhatou, que tel est le meilleur moyen de sauver la situation. Je vais aussitôt faire appeler mon grand-chambellan, avant que ne s’ébruite notre secret. » Puis Scharkân se mit à consoler sa sœur et à lui embrasser tendrement la tête. Alors elle lui dit : « Je veux bien, ô Scharkân ! Mais, dis-moi, quel nom vas-tu maintenant choisir pour notre fille, car il n’est que temps ? » Et Scharkân dit : « Je l’appellerai Force-du-Destin ! »

Et Scharkân se hâta de faire appeler son grand--