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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA SOIXANTE-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

Et cette réponse la voici.

Après l’invocation à Allah :

« Ceci est de la part du désolé, du consterné, de l’accablé par la douleur et la tristesse, de celui qui a perdu son trésor d’âme et ses enfants, du malheureux roi Omar Al-Némân à son fils bien-aimé Scharkân.

« Apprends, ô mon enfant, mes malheurs, et sache qu’après ton départ pour Damas, je sentis tellement le logis se rétrécir sur mon âme que, n’en pouvant plus d’affliction, je partis à la chasse respirer l’air et tâcher de dissiper un peu mon chagrin.

« Et je restai ainsi à la chasse durant un mois, au bout duquel je rentrai dans mon palais et appris que ton frère Daoul’makân et ta sœur Nôzhatou étaient partis pour le Hedjaz, avec les pèlerins de la Mecque Sainte. Et ils avaient ainsi profité de mon absence pour s’échapper ; car je n’avais pas voulu autoriser Daoul’makân, à cause de son jeune âge, à entreprendre le pèlerinage cette année-là ; mais je lui avais promis de partir avec lui l’année suivante. Et il ne voulut point patienter, et s’échappa