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les mille nuits et une nuit

« Un autre jour, Hafsa, la parente d’Omar, vint le trouver et lui dit : « Ô émir des Croyants, j’ai appris que l’expédition que tu viens de faire t’a procuré beaucoup d’argent. Aussi je viens, par le droit de ma parenté, t’en demander un peu. » Et Omar lui dit : « Ô Hafsa, Allah m’a constitué le gardien des biens des musulmans ; et tout cet argent est pour le bien commun des musulmans. Je n’y toucherai pas pour ton plaisir et ma parenté avec ton père ; et de la sorte je ne léserai pas les intérêts de l’ensemble de mon peuple ! »

Là, Nôzhatou, derrière le rideau, entendit les exclamations de ses auditeurs invisibles au comble de la satisfaction. Et elle cessa un instant de parler ; puis elle dit :

« Je parlerai maintenant de la Troisième Porte qui est la porte des vertus.

« Et ce sera par des exemples tirés de la vie des compagnons du Prophète (la paix et la prière sur lui !) et des hommes justes parmi les musulmans.

» On nous raconte que Hassan Al-Bassri a dit : « Il n’y a personne qui avant de rendre l’âme ne regrette trois choses en ce monde : de n’avoir pu jouir pleinement de ce qu’il avait amassé sa vie durant ; de n’avoir pu atteindre ce qu’il avait espéré avec constance ; et de n’avoir pu réaliser un projet longuement prémédité. »

» Et quelqu’un demanda un jour à Safiân : « Un