— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.
LA SOIXANTE-TROISIÈME NUIT
Elle dit :
Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que la jeune Nôzhatou dit :
« Sous le règne du khalifat Omar ibn-Al-Khattab, le trésorier était le vieux Moaïkab. Or, le jeune fils d’Omar vint un jour voir Moaïkab, accompagné de sa nourrice. Et Moaïkab donna à l’enfant un drachme d’argent. Mais quelque temps après, le khalifat le fit appeler et lui dit : « Ô dilapidateur ! qu’as-tu fait ! » Et Moaïkab, qui était un homme intègre, s’écria : « Et qu’ai-je donc fait, ô émir des Croyants ? » Et Omar lui dit : « Ô Moaïkab, ce drachme d’argent que tu as donné à mon fils est un vol commis sur toute la nation musulmane ! » Et Moaïkab reconnut que c’était une faute, et toute sa vie il ne cessa de s’écrier : « Où y a-t-il, sur la terre, un homme aussi admirable qu’Omar ? »
« On raconte aussi que le khalifat Omar sortit une fois se promener la nuit, accompagné du vénérable Aslam Abou-Zeid. Et il vit au loin un feu qui flambait, et il s’en approcha, croyant sa présence utile, et il vit une pauvre femme qui allumait un feu de