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les mille nuits et une nuit

chissement ; et ils écrivirent ensuite le contrat de mariage et le scellèrent de leur sceau. Et le prince Scharkân ne manqua pas, dans sa générosité, de distribuer une grande quantité d’or à tous les assistants, pour fêter sa joie, et il en jeta à pleines mains des poignées qui s’éparpillèrent et furent ramassées par les serviteurs et les esclaves.

Alors le prince Scharkân congédia tous les assistants et ne garda dans la salle que les quatre grands kâdis et le marchand. Et il se tourna vers les kâdis et leur dit : « Maintenant, je veux que vous écoutiez les paroles que cette jeune fille va nous dire pour nous donner une preuve de son éloquence et de son savoir et pour que vous contrôliez les affirmations de ce vieux marchand. » Et les kâdis répondirent : « Nous écoutons et nous obéissons ! » Alors le prince Scharkân fit tomber un grand rideau au milieu de la salle, et plaça la jeune fille derrière pour qu’elle ne fût pas gênée et qu’elle pût se mettre à son aise et parler sans être vue par des hommes étrangers.

Et aussitôt que le rideau fut abaissé, les femmes de service vinrent entourer leur nouvelle maîtresse, et l’aidèrent à se mettre plus à son aise et à s’alléger d’une partie de ses vêtements ; et elles l’admiraient et s’émerveillaient de ses perfections, et, dans leur joie, lui embrassaient les pieds et les mains. Et, de leur côté, les épouses des émirs et des vizirs ne tardèrent pas à apprendre la nouvelle, et se hâtèrent de se rendre auprès de Nôzhatou pour lui présenter leurs hommages et entendre les paroles qu’elle allait dire devant le prince Scharkân et les grands kâdis de Damas. Et, avant de se rendre auprès d’elle, elles ne