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les mille nuits et une nuit

leuse créature ! » Et il ne sut comment faire pour rendre les honneurs dûs à son hôtesse ; et il lui prodigua toutes les marques du respect et de l’admiration ; et il pensa que probablement il fallait commencer par lui proposer un bain, dont elle devait avoir bien besoin. Et, en effet, la jeune fille y consentit avec empressement ; et il l’accompagna jusqu’au hammam, en marchant devant elle et en lui portant, dans une étoffe de velours, les effets propres dont elle devait s’habiller après le bain. Et il fit venir la meilleure masseuse du hammam et lui recommanda beaucoup la jeune fille et lui dit : « Une fois que le bain sera fini, tu viendras m’appeler. » Et pendant que Nôzhatou, aidée par la masseuse, prenait son bain, le vieux marchand alla au souk acheter toutes sortes de fruits et de sorbets et vint les déposer sur l’estrade où Nôzhatou devait venir s’habiller.

Alors la masseuse, une fois le bain terminé, accompagna Nôzhatou, en la soutenant, jusqu’à l’estrade et l’enveloppa de linges et de serviettes parfumées ; et elles se mirent toutes deux à manger les fruits et à boire les sorbets ; et, quand elles eurent fini, elles donnèrent le reste à la gardienne du hammam.

Et, à ce moment, arriva le bon marchand, et il portait un coffre en bois de santal. Il déposa le coffre sur l’estrade et l’ouvrit en invoquant le nom d’Allah, et commença, aidé par la masseuse, à procéder à l’habillement de Nôzhatou, pour la conduire ensuite chez le prince Scharkân. Et la toilette commença.

Le marchand donna d’abord à Nôzhatou une