Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 3, trad Mardrus, 1900.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.
112
les mille nuits et une nuit

crois-le, tout ce que tu voudras. Mais me faudra-t-il encore, avant tout, comme cela se fait dans ces sortes d’affaires, voir le visage et les traits de l’esclave. » Et le Bédouin dit : « Je veux bien ! Regarde-la tant que tu voudras et mets-la, si tu le veux, complètement nue, et palpe-la et touche-la partout et tant que cela te plaira ! » Mais le marchand leva ses mains au ciel et s’écria : « Qu’Allah me garde de la mettre nue comme les esclaves ! je veux seulement voir son visage. »

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQUANTE-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que le marchand dit : « Je veux seulement voir son visage. » Et il s’avança vers Nôzhatou, tout en s’excusant de la liberté, et s’assit plein de confusion à côté d’elle et lui demanda doucement : « Ô ma maîtresse, quel est ton nom ? » Elle lui dit en soupirant : « Me demandes-tu le nom que je porte à présent, ou mon nom du temps passé ? » Il lui dit, étonné : « Tu as donc un nom nouveau et un nom ancien ? » Elle répondit : « Oui, ô vieillard ! Mon nom ancien est Délices-du--