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histoire du roi omar al-némân…
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MAIS LORSQUE FUT
LA CINQUANTE-SIXIÈME NUIT

Elle dit :

Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que Nôzhatou mangea un morceau de la galette d’orge donnée par son ravisseur. Et l’on arriva bientôt à Damas, et on alla se loger dans le khân Sultani situé près de Bab El-Malek. Et comme Nôzhatou était fort triste et pâle de chagrin, et qu’elle continuait à pleurer, le Bédouin lui dit d’un ton furieux : « Si tu ne cesses point tes larmes, tu vas perdre ta beauté et ta valeur, et je ne pourrai plus te vendre qu’à quelque juif hideux. Réfléchis à cela, ô citadine ! » Puis le Bédouin enferma soigneusement Nôzhatou dans l’une des chambres du khân et se hâta d’aller au marché des esclaves voir les marchands d’esclaves ; et il leur proposa la belle fille ravie, en leur disant : « J’ai avec moi une jeune esclave que j’ai amenée de Jérusalem ; et elle a un frère malade que j’ai été obligé de laisser là-bas chez des parents à moi pour le faire bien soigner. Aussi il faut que celui d’entre vous qui voudra l’acheter n’oublie pas de lui dire, pour la tranquilliser, que son frère malade est soigné à Jérusalem dans sa maison même, à lui, acheteur. Et je me déciderai ainsi à la céder à bon compte. »

Alors l’un des marchands se leva et lui demanda :