Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 3, trad Mardrus, 1900.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire du roi omar al-némân…
97

lui dit : « Ô fille de mon oncle, veux-tu nous accompagner dans cette délicieuse ville de Damas, dans le pays de Scham, ou bien préfères-tu rester ici et attendre mon retour ? Car il me faut absolument accompagner notre hôte là-bas, vu que, par Allah ! il m’est fort pénible de m’en séparer ici et de le laisser, lui si jeune, aller tout seul à travers des routes inconnues dans une ville dont les habitants sont, dit-on, fort enclins à la corruption et aux excès. » Alors l’épouse du chauffeur s’écria : « Mais certainement, je vous accompagnerai. » Et le chauffeur fut ravi et dit : « Louange à Allah qui nous met ainsi d’accord, ô fille de mon oncle ! » Et, séance tenante, le chauffeur se leva et rassembla les effets et les meubles de la maison, tels que nattes, coussins, casseroles, chaudrons, mortier, plateaux et matelas, et les porta au souk des crieurs publics et les vendit à la criée. Et le tout lui rapporta cinquante drachmes qu’il commença à utiliser en louant un âne pour le voyage…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQUANTE-CINQUIÈME NUIT

Elle dit :

Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que le chauffeur loua un âne sur lequel il fit monter Daoul’makân,