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les mille nuits et une nuit

au bout duquel les forces revinrent complètement à Daoul’makân et toute trace de maladie disparut. Alors le chauffeur et son épouse se réjouirent beaucoup, et le chauffeur dit à Daoul’makân : « Mon fils, veux-tu maintenant venir avec moi au hammam pour prendre un bain qui te sera salutaire, depuis le temps ! » Et Daoul’makân dit : « Mais certainement. » Alors le chauffeur alla au souk et revint avec un ânier et un âne, et fit monter Daoul’makân sur l’âne et, tout le long de la route jusqu’au hammam, il marcha à côté de lui en le soutenant avec beaucoup de soin et d’attention. Et il le fit entrer au hammam et, pendant que Daoul’makân se déshabillait, le chauffeur alla au souk acheter toutes les choses nécessaires pour le bain, et revint au hammam et dit : « Au nom d’Allah ! je vais commencer. » Et il se mit à frotter le corps de Daoul’makân en débutant par les pieds. Et pendant qu’il le lavait de la sorte, le masseur du hammam entra et fut tout confus de voir le chauffeur remplir ses fonctions à lui, masseur ; et il s’excusa beaucoup auprès du chauffeur pour le retard qu’il avait mis à venir dans la salle de massage ; mais le bon chauffeur dit : « En vérité, compagnon, je suis heureux de t’obliger et en même temps de servir ce jeune homme qui est l’hôte de ma maison. » Alors le masseur fit appeler le barbier et l’épileur, qui se mirent à raser et à épiler Daoul’makân ; et puis on le lava à grande eau. Alors le chauffeur le fit monter sur l’estrade et lui mit une chemise fine et une robe d’entre ses robes et un très gentil turban ; et il lui serra la taille avec une belle ceinture en laine multicolore, et le