Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 3, trad Mardrus, 1900.djvu/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.
92
les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQUANTE-QUATRIÈME NUIT

Elle dit :

Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que Daoul’makân sentit aussitôt une fraîcheur entrer en lui et le vivifier comme une brise délicieuse, et il put relever un peu la tête et s’appuyer sur les coussins. À cette vue, le chauffeur fut dans le bonheur, et il s’écria : « Louange à Allah pour le retour de la santé ! Ô Seigneur, je demande à ta miséricorde infinie d’accorder la guérison à ce jeune garçon par mon entremise ! » Et durant encore trois jours, le chauffeur ne cessa de faire des vœux pour sa guérison et de lui donner à boire des tisanes rafraîchissantes et de l’eau de roses, et de lui prodiguer les soins les plus délicats. Alors les forces se mirent à circuler petit à petit dans son corps ; et il put enfin ouvrir les yeux à la lumière et commencer à respirer librement. Et juste au moment où il se sentait mieux, le chauffeur entra et le trouva assis à son aise, avec une mine vive ; et il lui dit : Comment te sens-tu maintenant, mon fils ? » Et Daoul’makân répondit : « Je me sens en bonne santé et en vigueur. » Alors le chauffeur remercia Allah et courut au souk et acheta dix poulets, les plus beaux du souk, et revint et les donna à son épouse et lui dit : « Ô fille de mon oncle, voici