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les mille nuits et une nuit

dernière, il m’est advenu cette aventure, désagréable plutôt, avec le bossu ! Et voilà mon histoire ! »

— Alors le roi de la Chine dit : « Cette histoire m’a assez intéressé. Mais tu te trompes, ô médecin ! elle n’est ni aussi merveilleuse ni aussi étonnante que l’aventure du bossu. Donc il ne me reste plus qu’à vous faire pendre tous les quatre, et surtout ce tailleur de malédiction qui est la cause et le commencement de votre crime ! »

À ces paroles, le tailleur s’avança entre les mains du roi de la Chine et dit : « Ô roi plein de gloire, avant de nous faire pendre, permets-moi, à moi aussi, de parler, et je te raconterai une histoire qui, à elle seule, contient des choses plus extraordinaires que toutes les autres histoires réunies, et dépasse en prodiges l’histoire même du bossu ! »

Et le roi de la Chine dit : « Si tu dis vrai, je vous pardonnerai à tous ! Mais malheur à toi si tu me racontes une histoire faible d’intérêt et dénuée de choses sublimes. Car je n’hésiterai pas à vous empaler, toi et tes trois compagnons, en vous faisant forer d’outre en outre, de la base jusqu’au sommet ! »

Alors le tailleur dit :