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dans la maison et examinai tous les legs et dons qu’elle m’avait faits ; et je vis qu’elle m’avait, en effet, laissé beaucoup de richesses, de propriétés et d’immeubles, et, entre autres choses, de grands magasins remplis de grains de sésame. Et c’est justement ce sésame-là que je te chargeai de me vendre, ô seigneur, et pour lequel tu as bien voulu accepter le faible courtage qui est au-dessous de tes mérites.

« Quant aux absences que je faisais et dont tu as pu t’étonner, je les faisais parce que j’étais obligé de liquider toutes les choses qu’elle m’avait laissées et c’est à peine si maintenant je suis au bout de mes rentrées d’argent et autres choses semblables.

« Je te prie donc de ne pas refuser la gratification que je veux te faire, ô toi qui me donnes ainsi l’hospitalité dans la maison et me fais partager ton repas. Tu m’obligeras donc en acceptant de moi tout l’argent que tu m’as gardé chez toi et que tu as touché de la vente que tu as faite des grains de sésame.

« Et telle est mon histoire et la cause qui fait que je mange toujours de la main gauche ! »

— Alors moi, ô roi puissant, je dis au jeune homme : « Vraiment, tu me combles de tes bienfaits et de tes faveurs ! » Et il me répondit : « Cela n’est rien ! Maintenant, seigneur courtier, veux-tu te joindre à moi et m’accompagner dans mon pays, à Baghdad ? Je viens de faire de grands achats de marchandises d’Alexandrie et du Caire, que je pense revendre avec grands profits à Baghdad. Veux-tu donc être mon compagnon de route et mon associé