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les mille nuits et une nuit

toutes les boutiques fermées, et la grande porte du souk fermée également. Et, comme ce n’était point une fête, il fut étonné et en demanda la raison. On lui répondit que l’un des principaux marchands venait de mourir et que tous les marchands étaient allés assister à ses funérailles ; et l’un des passants lui dit : « Tu feras bien d’y aller aussi, et d’accompagner le convoi, car cela te sera méritoire. » Et Ghanem répondit : « Mais certainement ! Seulement, Je voudrais savoir où se font les funérailles. » Alors on le lui indiqua ; et il entra aussitôt dans une cour de mosquée près de là, fit ses ablutions minutieusement avec l’eau du bassin, et se dirigea en toute hâte vers l’endroit indiqué. Il se mêla alors à la foule des marchands et les accompagna à la grande mosquée où l’on fit les prières d’usage sur le corps du défunt. Puis le convoi prit le chemin du cimetière qui était situé en dehors des portes de Baghdad. On entra dans le cimetière et on marcha à travers les tombes jusqu’à ce qu’on fût arrivé à l’édifice en dôme où l’on devait déposer le défunt.

Les parents du défunt avaient déjà tendu une immense tente au-dessus du tombeau, et y avaient suspendu les lustres, les flambeaux et les lanternes. Et tous les assistants purent entrer se mettre à couvert sous la tente. Alors on ouvrit le tombeau, on y déposa le corps, et on referma le couvercle. Puis les imans et les autres ministres du culte et les lecteurs du Koran commencèrent à réciter sur la tombe les versets sacrés du Livre et des chapitres prescrits. Et tous les marchands, ainsi que tous les parents du mort, s’assirent en rond sur les tapis étendus sous la