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histoire de douce-amie et d’ali-nour
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sirent la maison furieusement, et retournèrent rendre compte au sultan de leurs recherches infructueuses. Et le sultan leur dit : « Cherchez-les partout et fouillez toute la ville ! » Et comme le vizir Ben-Sâoui arrivait en ce moment, le sultan l’appela et, pour le consoler, lui donna une belle robe d’honneur et lui dit : « Nul autre que moi-même ne te vengera, je te le promets ! » Et le vizir lui souhaita une longue vie et la tranquillité dans le bonheur Puis le sultan ordonna à ses crieurs publics de crier dans toute la ville l’avis suivant : « Si quelqu’un de vous, ô habitants, rencontre Ali-Nour, le fils du défunt vizir Ben-Khacân, qu’il se saisisse de lui et l’amène entre les mains du sultan, et il aura une belle robe d’honneur, en récompense, et la somme de mille dinars ! Mais si quelqu’un le voit et le cache, il subira un châtiment exemplaire ! » Mais, malgré toutes les recherches, nul ne sut ce qu’était devenu Ali-Nour. Voilà pour le sultan et ses gardes.

Mais pour ce qui est d’Ali-Nour et de Douce-Amie, ils arrivèrent en paix à Baghdad, et le capitaine leur dit : « La voici, cette ville fameuse, ce Baghdad séjour de douceur ! C’est la ville heureuse qui ne connaît point les rigueurs des frimas et des hivers, qui vit à l’ombre de ses rosiers, aux tiédeurs du printemps, au milieu de ses fleurs, de ses jardins, et au bruit de ses eaux murmurantes ! » Et Ali-Nour remercia le capitaine pour ses bontés pendant le voyage, et lui donna cinq dinars d’or pour prix de son passage et de celui de Douce-Amie, puis il quitta le navire et, suivi de Douce-Amie, il pénétra dans Baghdad.