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HISTOIRE DE DOUCE-AMIE ET D’ALI-NOUR


Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, qu’il y avait sur le trône de Bassra un sultan tributaire de son suzerain le khalifat Haroun Al-Rachid. Il s’appelait le roi Mohammad ben-Soleiman El-Zeini. Il aimait les pauvres et les mendiants, prenait en pitié ses sujets malheureux, et distribuait de sa fortune à ceux d’entre eux qui étaient des croyants en notre prophète Mohammad, — que sur lui soient la prière et la paix d’Allah ! Et il était de tous points digne de ce que dit le poète sur ses vertus et sa vaillance, dans l’ode qui commence par cette strophe :

Le fer de lance devint sa plume, le cœur des ennemis sa feuille d’écriture, et leur sang son encre habituelle.

Et il avait deux vizirs : l’un d’eux s’appelait El-Mohin ben-Sâoui, et l’autre s’appelait El-Fadl ben-Khacân. Mais il faut savoir qu’El-Fadl ben-Khacân était l’homme le plus généreux de son temps, doué