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histoire du bossu… (schakalik)
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tique élevé de plusieurs marches. Et, sur les marches et à l’entrée, il y avait un nombre considérable de serviteurs, de jeunes esclaves, d’officiers et de portiers. Et mon frère Schakâlik s’approcha de quelques-uns de ceux qui stationnaient là et leur demanda à qui appartenait cette merveilleuse bâtisse. Ils répondirent : « Elle est la propriété d’un homme d’entre les fils des rois. » Puis mon frère s’approcha des portiers qui étaient assis sur un grand banc au haut des marches et leur demanda l’aumône, pour Allah ! Ils lui répondirent : « Mais d’où viens-tu donc pour ignorer que tu n’as qu’à entrer te présenter à notre maître pour qu’aussitôt tu sois comblé de ses dons ? » Alors mon frère entra, franchit le grand portique, traversa la cour spacieuse et le jardin, qui était rempli des plus beaux arbres et d’oiseaux chanteurs. Cette cour était pavée des plus beaux marbres blancs et noirs, et le jardin était incomparable de tenue, et nul humain n’en avait jamais vu le pareil. Tout autour, régnait une galerie à jour pavée de marbre ; de grands rideaux y entretenaient la fraîcheur pendant les heures chaudes. Et mon frère continua à marcher et entra dans la salle principale, qui était toute couverte de carreaux de porcelaine colorés de bleu, de vert et d’or, avec des fleurs et des feuillages entrelacés ; au milieu de la salle, il y avait un beau bassin d’albâtre où coulait l’eau fraîche avec un bruit fort doux. Une merveilleuse natte colorée tapissait la moitié surélevée du sol ; et, appuyé sur des coussins de soie brodée d’or, sur la natte était assis à son aise un très beau vieillard à la longue barbe blanche et à la figure éclairée par un sourire