tombé au milieu de nous, sortant soudain de la maison du grand-vizir. Et nous le trouvâmes dans cet état ! » Alors le wali fit donner à mon frère Haddar cent coups de fouet sur la plante des pieds et le chassa de la ville.
Alors moi, ô commandeur des Croyants, je courus derrière lui et le ramenai en secret et le mis à l’abri. Puis je lui allouai de quoi vivre à ma charge. Et tu peux juger maintenant que, si je n’étais pas un homme plein de courage et de qualités, je n’aurais pas supporté un pareil sot !
Mais, pour ce qui est de mon troisième frère et de son histoire, c’est bien autre chose, comme tu vas voir !
LE TROISIÈME FRÈRE DU BARBIER
« Bacbac l’aveugle, dit le Glousseur enflé, est mon troisième, et de son métier il était mendiant, et il comptait parmi les principaux de la confrérie des mendiants, à Baghdad, notre ville.
Un jour, le vouloir d’Allah et la destinée voulurent que mon frère arrivât, tout en mendiant, à la porte d’une maison assez vaste. Et mon frère Bacbac, tout en criant ses invocations habituelles pour demander l’aumône : « Ô donateur ! ô généreux ! » frappa de son bâton à la porte de la maison. Or, il