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LES MILLE NUITS ET UNE NUIT


ET COMME C’ÉTAIT
LA VINGT-CINQUIÈME NUIT


Doniazade dit à Schaharazade : « Ô ma sœur, je t’en prie, conte-nous la suite de cette histoire du Bossu avec le Tailleur et sa femme ! » Elle répondit : « De tout cœur et comme hommage dû ! Mais je ne sais si le Roi y consent ! » Alors le Roi se hâta de dire : « Tu peux ! » Et Schahrazade dit :

Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que lorsque le tailleur vit le bossu mourir de la sorte, il s’écria : « Il n’y a de force et de pouvoir qu’en Allah le Très-Haut, le Tout-Puissant ! Quel malheur que ce pauvre homme soit ainsi venu mourir juste entre nos mains ! » Mais la femme s’écria : « Quel errement est donc le tien ! Ne connais-tu point ces vers du poète ?

« Ô mon âme, pourquoi t’enfoncer dans l’absurde à t’en rendre malade, et te préoccuper de ce dont ne surgira la peine ou le souci ?

Ne crains-tu donc point le feu, pour t’y asseoir ? Et ne sais-tu pas qu’à s’approcher du feu, on risque de flamber ? »

Alors son mari dit : « Et que me faut-il faire maintenant ? » Elle répondit : « Lève-toi donc ! Et à nous deux nous allons porter le corps ; nous le couvri-