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LA TENDRE HISTOIRE DU PRINCE JASMIN
ET DE LA PRINCESSE AMANDE


À mon frère de lait
Gustave-Charles Toussaint.


Il est raconté — mais Allah l’Exalté est plus savant ! — qu’il y avait, dans un pays d’entre les pays musulmans, un vieux roi dont le cœur était comme l’océan, dont l’intelligence était égale à celle d’Aflatoun, dont le naturel était celui des Sages, dont la gloire surpassait celle de Faridoun, dont l’étoile était l’étoile même d’Iskandar, et le bonheur celui de Khosroès Anouchirwân. Et il avait sept fils brillants, pareils aux sept feux des Pléiades. Mais le plus petit était le plus brillant et le plus beau. Il était rose et blanc, et s’appelait le prince Jasmin.

Et, en vérité, le lys et la rose s’évanouissaient en sa présence. Car il avait une taille de cyprès, un visage de tulipe nouvelle, des cheveux de violette, des boucles musquées qui étaient un échantillon de