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les mille nuits et une nuit

d’arriver aux temps islamiques, écoutez cette histoire du roi des Kindites avec son épouse Hind. »

Et il dit :


LA VENGEANCE DU ROI HOJJR


Il nous est transmis par les récits de nos pères anciens que le roi Hojjr, chef des tribus kindites, et père d’Imrou Oul-Kaïs, le plus grand poète de la gentilité, était l’homme le plus redouté parmi les Arabes pour sa férocité et son intrépide témérité. Et il était si sévère envers les membres mêmes de sa propre famille, que son fils, le prince Imrou Oul-Kaïs, dut fuir les tentes paternelles afin de pouvoir donner libre essor à son génie poétique. Car le roi Hojjr considérait que s’affubler publiquement du titre de poète était pour son fils une dérogation à la noblesse et à la hauteur de son rang.

Or, comme le roi Hojjr était un jour loin de son territoire, en expédition guerrière contre la tribu dissidente des Bani-Assad, il advint que les Kodâïdes, ses anciens ennemis, commandés par Ziâd, envahirent soudain ses terres, en razzia, enlevèrent un butin considérable, d’énormes provisions de dattes sèches, nombre de chevaux, de chameaux et de bestiaux, et nombre de femmes et de jeunes filles kindites. Et, parmi les captives de Ziâd, se trouva la