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histoire splendide du prince diamant
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sur lui en criant. Et Diamant, les mains jointes, tâchait d’arrêter ses pleurs et ses soupirs. Et lorsque les premiers émois furent enfin un peu calmés, et que le vieux roi put parler, il dit à son fils Diamant : « Ô œil et lampe de la maison de ton père…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT VINGT-DEUXIÈME NUIT

Elle dit :

« … Ô œil et lampe de la maison de ton père, raconte-moi en détail l’histoire de ton voyage, afin que je vive par la pensée les jours de ta douloureuse absence. » Et Diamant raconta au vieux roi Schams-Schah tout ce qui lui était arrivé, depuis le commencement jusqu’à la fin. Mais il n’y a point d’utilité à le répéter. Puis il lui présenta, l’une après l’autre, ses quatre épouses, et finit par faire amener devant lui la princesse Mohra, pieds et mains liés. Et il lui dit : « Maintenant, à toi, ô mon père, d’ordonner à son sujet ce qu’il te plaira. »

Et le vieux roi, que le Très-Haut avait doué de sagesse et d’intelligence, pensa dans son esprit que son fils devait, au fond de son cœur, aimer cette adolescente funeste, cause de la mort de tant de beaux princes, puisque c’était pour elle qu’il avait