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histoire splendide du prince diamant
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elle dit : « Ces paroles ne sont pas claires. Lorsque tu auras donné des explications, je saurai si tu connais la vérité, ou si tu mens. »

Lorsque Diamant vit que la princesse Mohra ne voulait pas se rendre à l’évidence, et refusait de comprendre à demi-mot, il lui dit : « Ô princesse, si tu désires que je t’en raconte plus long, en levant le rideau qui cache ce qui doit être caché, commence par me dire de qui tu as appris toi-même ces choses-là, qu’une jeune fille vierge devrait ignorer ! Car il n’est pas possible que tu n’aies pas ici quelqu’un dont la venue a été une calamité pour tous les princes qui m’ont précédé ! »

Et, ayant ainsi parlé, Diamant se tourna vers le roi et lui dit : « Ô roi du temps, il ne faut pas que tu ignores plus longtemps le mystère où vit ton honorée fille, et je te prie de lui ordonner de répondre à la question que je lui ai posée ! » Et le roi se tourna vers la belle Mohra et lui fit avec les yeux un signe qui voulait dire : « Parle ! » Mais Mohra garda le silence, et, malgré les signes réitérés de son père, ne voulut point délivrer sa langue du nœud qui l’attachait.

Alors Diamant prit le roi Tammouz par la main, et, sans prononcer une parole, le conduisit dans la chambre de Mohra. Et soudain il se pencha et, d’un seul coup, souleva le lit d’ivoire de la princesse. Et voici que soudain la fiole du secret de Mohra se brisa en morceaux sur la pierre de l’ouvreur, et le nègre, son conseiller, parut aux yeux de tous, avec sa tête crépue.

À cette vue, le roi Tammouz et tous les assistants