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les mille nuits et une nuit

Ô tyrannique beauté, ô beau, brun et charmant, mon cœur gît à tes pieds de jasmin.

Mon cœur de jeune fille simple, à l’âge le plus tendre de l’adolescence, gît aux pieds du voleur des cœurs. »

Et Diamant, qui n’avait point oublié quelles obligations il devait à cette secourable Gamila, qui l’avait extrait de sa peau de daim et délivré des artifices de sa sœur Latifa, la sorcière, sans compter le don des armes magiques dont elle l’avait revêtu, ne manqua pas de lui témoigner avec chaleur ses sentiments de gratitude. Et, après les transports de la joie de se retrouver, il pria la reine Aziza de le laisser une heure avec Gamila, sans témoins. Et Aziza trouva la demande justifiée et la répartition égale, et sortit avec Al-Simourg. Et quand, au bout d’une heure de temps, elle fut rentrée, elle trouva Gamila épanouie dans les bras de Diamant.

Alors Diamant, qui aimait faire chaque chose à son heure, se tourna vers ses deux épouses et vers Al-Simourg, et leur dit : « Je pense qu’il est temps de régler l’affaire de Latifa la magicienne, qui est ta sœur, ya Gamila, et la fille de ton frère, ô père des Volants. » Et tous répondirent : « Il n’y a point d’inconvénient ! » Puis Al-Simourg, sur la prière de Diamant, se transporta auprès de sa nièce la magicienne Latifa, et, d’un tour de main, lui lia les bras derrière le dos et l’amena en présence de Diamant. Et le jeune prince, en l’apercevant, dit : « Pour la juger, asseyons-nous ici en rond, et réfléchissons sur le châtiment. » Et lorsqu’ils eurent pris place les