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terre, et surtout comment il se fait que cette princesse ait consenti à le garder à demeure ! Fais-moi donc savoir comment la chose s’est passée ; et une fois que je le saurai, je ferai mes ablutions et je mourrai. »

Lorsque le roi Cyprès eut entendu ces paroles de Diamant, il fut prodigieusement surpris. Car il ne s’attendait pas à une telle question, et il n’avait d’ailleurs jamais eu la curiosité de connaître lui-même les détails que réclamait Diamant. C’est pourquoi, ne voulant pas paraître ignorer une si importante question, il dit au jeune prince : « Ô voyageur, ce que tu me demandes là est du domaine des secrets d’État, et si je venais à te le révéler, j’attirerais sur ma tête et sur mon royaume les pires calamités. C’est pourquoi je préfère te faire grâce de la vie et de ta tête, et te pardonner ton indiscrétion ! Hâte-toi donc de sortir du palais, avant que je revienne sur ma décision de te laisser aller en liberté ! »

Et Diamant, qui n’espérait pas se sauver à si bon compte, embrassa la terre entre les mains du roi Cyprès, et, instruit désormais de ce qu’il voulait tant connaître, il sortit du palais en rendant grâces à Allah qui lui avait octroyé la sécurité. Et il alla prendre congé de son jeune ami, le bel adolescent Farah, qui versa des larmes sur son départ. Puis il monta sur la terrasse et brûla un des poils de Simourg. Et aussitôt le Volant, précédé d’un souffle de tempête, apparut devant lui. Et, s’étant informé de son désir, il le prit sur son épaule, lui fit traverser les sept océans, et le fit entrer avec cordialité et bienveillance dans son habitation. Et il lui fit pren-