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histoire splendide du prince diamant
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taire de ma part et sans intention maligne. Aussi, fais-moi la grâce de me dire quelle importante affaire t’occupe, pour que tu aies pris sur toi de venir jusqu’en ce lieu où ne peuvent parvenir ni êtres humains ni animaux. Hâte-toi donc de m’expliquer ton cas, afin que je puisse agir en ta faveur, le cas échéant, et faire réussir ton entreprise. »

Et Diamant, après avoir assuré Al-Simourg de sa sympathie, lui raconta toute son histoire, sans omettre un détail. Puis il lui dit : « Et je ne suis venu jusqu’à toi, ô Père des Volants, que pour avoir ton aide et parvenir jusqu’à la ville de Wâkâk, à travers les infranchissables océans. »

Lorsqu’Al-Simourg eut entendu le récit de Diamant, il porta la main à son cœur, à ses lèvres et à son front, et répondit : « Sur ma tête et mon œil. » Puis il ajouta : « Nous allons partir sans retard pour la ville de Wâkâk, après avoir toutefois préparé mes provisions de bouche. Pour cela, je vais aller à la chasse des ânes sauvages qui peuplent la forêt d’ici, et j’en prendrai quelques-uns pour faire des kababs avec leur chair, et des outres avec leur peau. Et, munis tous deux de ces choses nécessaires, tu te mettras sur mon épaule comme sur un cheval, et je m’envolerai avec toi. Et je te ferai ainsi passer les sept océans. Et quand je serai affaibli par la fatigue, tu me donneras des kababs et de l’eau, jusqu’à ce que nous soyons arrivés à la ville de Wâkâk. »

Et, conformément à ce discours, il se mit aussitôt en chasse, et prit sept ânes sauvages, un pour la traversée de chaque océan, et en fit les kababs et les outres en question. Puis il revint vers Diamant et le