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histoire splendide du prince diamant
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comme le moineau dans les serres du faucon, et t’aplatira contre le sol, broyant tes os charmants, ô mon chéri, et faisant entrer la longueur de ton corps désirable dans sa largeur ! » Puis elle ajouta : « Et maintenant, qu’Allah te garde et te conserve et hâte ton retour auprès d’une amoureuse envahie déjà par les sanglots de ton absence ! »

Et elle le quitta pour s’éloigner en toute hâte, avec des yeux pleins de larmes et des joues devenues semblables aux fleurs du grenadier.

Et Diamant attendit, pendant une heure de temps, que le géant Al-Simourg le Volant sortît de son sommeil. Et il pensait en son âme : « Pourquoi ce géant-ci s’appelle-t-il le Volant ? Et comment peut-il, étant un tel géant, se soulever dans l’air sans ailes et se mouvoir autrement qu’un éléphant ? » Puis, perdant patience en voyant qu’Al-Simourg continuait à ronfler sous l’arbre avec un bruit semblable à celui précisément d’un troupeau de jeunes éléphants, il se baissa et lui chatouilla la plante des pieds. Et le géant, sous cet attouchement, se convulsa soudain et battit l’air de ses jambes en lançant un pet épouvantable. Et, au même moment, il ouvrit ses deux yeux à la fois…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.