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histoire splendide du prince diamant
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éclairée sur la voie de la rectitude, me voici entre tes mains prête à te servir avec mes yeux, et à être une esclave d’entre les esclaves de ton harem. Veux-tu donc, comme une faveur de ta part, accepter pour épouse la reine de ce pays, et vivre avec elle partout où il te plaira, l’emmenant à ta suite dans l’auréole de ta beauté ? » Et Diamant répondit : « Ô ma maîtresse, tu m’es aussi chère que ma propre vie, mais en ce moment une affaire très importante m’appelle, pour laquelle j’ai quitté mon père, ma mère, ma demeure, mon royaume et mon pays. Et peut-être même que mon père, le roi Schams-Schah, me pleure à l’heure qu’il est comme mort ou pire encore. Et pourtant il faut que j’aille où m’attend ma destinée, dans la ville de Wâkâk. Et, à mon retour, inschallah ! je t’épouserai et t’emmènerai dans mon pays, et me réjouirai de ta beauté. Mais, pour l’instant, je désire apprendre de toi, si tu le sais, où se trouve Al-Simourg, oncle de la princesse Latifa. Car c’est cet Al-Simourg là qui, seul, pourra me guider vers la ville de Wâkâk. Mais j’ignore sa demeure, et je ne sais même qui il est, et si c’est un genni ou un être humain. Si donc tu as quelques données sur l’oncle de Gamila, ce précieux Al-Simourg, hâte-toi de me les faire connaître, afin que j’aille à sa recherche. Et c’est là tout ce que je te demande pour l’instant, puisque tu désires m’être agréable. »

Lorsque la reine Aziza eut appris le projet de Diamant, elle se peina dans son cœur et s’affligea à l’extrême. Mais voyant bien que ni ses larmes ni ses soupirs ne pourraient détourner l’adolescent princier de sa résolution, elle se leva de son trône et, le pre-